Grenn, Dlo, Limiè
Grenn, dlo, limiè
Yo poté mizè adan syel là
Toute l’eau de cette terre ne suffirait à
Rincer nos peaux des cicatrices tracées par le gouffre
Abyme béant croissant au rythme des saisons
Mu par la vigueur des flux marins
Grenn, dlo limiè
Jou wouvè sé sèl kaz
mes yeux
mon coeur
mon âme x2
J’ai besoin des mes yeux
De mon coeur
Besoin de mon âme
Mais j’ai des tiens aussi besoin
D’yeux
Zyé dan zyé
Les cieux aussi
Pour te reconnaître, de mon coeur
Te recevoir, mon âme pour re-naître
Trahir les sirènes de la citadelle
Des mots aussi il m’en faut des mots
Mes mots les miens ceux qui racontent
Les mots qui poétisent les verbes qui catalysent
Mes mots non poèmes mes apoetiques
Mes miens qui adressent au crépuscule
Le mutisme semé jour ouvert récolté
En conte ensemencé en révolte écrits
En braises effacé en sang incendiés
en mémoire mes mots de mes langues
Mes mots du présent passés aux sels d’argent
Mes mots qui sonnent faux
Mes seuls inhumains modelés à l’envers dépoli du barbare
inondés de soif
affamés de sens
J’ai besoin de
chair
sang
nerf
sexe
peau
eau
comme j’ai besoin de
L
J
K,
de jwi,
de u
de vie.
Perdre chercher oublier ignorer.
Perdre chercher retracer
oublier le lien
de la mère au fils
4 fois cent ans d’éducation
4 fois cent ans d’inhumation.
Sous le vent
jouit la culture
de la graine
l’eau
et la lumière.